Portraits Jaurès/Aucouturier

Portraits Jaurès/Aucouturier

Par admin jaures-aucouturier, publié le lundi 14 juin 2010 22:09 - Mis à jour le mardi 2 février 2016 12:49

 Jean JAURÈS

Jean Jaurès est né à Castres le 3 septembre 1859, il est issu d'une famille tarnaise. Son père, Jules Jaurès, appartient à une lignée de fabricants de textile de Dourgne. Sa mère, Adélaïde Barbaza, est originaire de la petite bourgeoisie castraise. Jean a passé toute son enfance et son adolescence à la Fédial, petite maison de campagne située à 3 km de Castres, au milieu du peuple paysan, qui l'a profondement marqué.
A la suite d'études primaires et secondaires effectuées dans sa ville natale, Jean Jaurès monte à Paris pour entrer à l'Ecole Normale supérieure, qu'il quittera en 1881, après l'obtention de l'agrégation de philosophie. La même année, il occupe un poste de professeur au lycée d'Albi et sera nommé maître de conférences à la faculté de Toulouse en 1884. Parallélement, il collabore au journal La Dépêche. Il se marie en 1886 avec Louise BOIS, de cette union naîssent Madeleine et Louis.

Naissance de l'homme politique

Son intérêt pour la politique débute en 1881, mais c'est en 1885 que Jean Jaurès est élu député du Tarn, puis en 1890, conseiller municipal de Toulouse, où il occupe les fonctions d'adjoint au maire deux ans plus tard. Durant cette période, il découvre peu à peu le monde ouvrier.
Elu sur la liste des "républicains de gouvernement", il s'intéresse tout particulièrement aux problèmes sociaux. Son expérience, sa connaissance des milieux ouvriers et des militants socialistes, ses travaux et ses recherches l'orientent vers le socialisme. Cette évolution s'achève avec la grève des mineurs de Carmaux en 1892.

Le soutien des ouvriers de Carmaux

La Compagnie des mines, dirigée par le baron Reille, et son gendre, le marquis Ludovic de Solages, licencie un de ses ouvriers, Jean-Baptiste Calvignac, leader syndical et maire de Carmaux depuis le 15 mai 1892. Ce geste remet en cause le principe du suffrage universel et les droits de la classe ouvrière à s'exprimer en politique. Dans ses articles de La Dépêche, Jean Jaurès soutient cette grève qui a comme résultat la réintégration de Calvignac et la démission du marquis de Solages. Les mineurs et verriers socialistes de Carmaux font appel à lui, et il devient député de cette circonscription en janvier 1893. Jaurès milite avec ardeur en faveur des verriers de Carmaux, renvoyés par leur patron Rességuier, qui fondent en 1896 la Verrerie Ouvrière d'Albi.

L'affaire Dreyfus

L'affaire Dreyfus fait entrer pleinement Jaurès dans l'Histoire. Convaincu par ses amis normaliens et le "J'accuse" de Zola, il s'engage avec passion dans cette affaire, qui met la lumière sur une injustice individuelle, et qui remet en cause le respect de l'humanité. L'arbitraire de grandes institutions bourgeoises, notamment de l'armée, est soupconné. Ces événements marquants lui font prendre conscience des résistances de la société capitaliste, ainsi que l'inquiètante montée du nationalisme et de l'antisémitisme. La défense de la République en devient son objectif primordial.

Cette implication de Jaurès dans l'affaire Dreyfus, ainsi que la création de la Verrerie Ouvrière d'Albi, provoquent sa défaite aux élections de 1898, au profit du Marquis de Solages. Il devient directeur de La Petite République, et y publie les Preuves relatives à l'Affaire Dreyfus. Parallélement, il dirige l'Histoire Socialiste de la France Contemporaine, pour laquelle il rédige les volumes consacrés à la Révolution Française (1901-1903).
Jaurès et son Parti Socialiste Français s'engage nettement en faveur du bloc des Gauches et du Gouvernement Combes (1902-1905). Réélu député de Carmaux en 1902, il fonde le quotidien L'Humanité en 1904.
Durant les dix dernières années de sa vie, il est obsédé par les menaces contre la paix, notamment pendant les guerres balkaniques en 1912-1913. En 1910, il élabore une proposition de loi consacrée à l'armée nouvelle, dans laquelle il conseille une nouvelle organisation de la Défense Nationale. Il mène une campagne contre la loi des Trois Ans de service militaire, votée en 1913, qui rassemble 150 000 personnes au Pré-Saint-Gervais.

La création du mythe

L'influence de Jaurès se développe par ses articles de presse, ses apparitions publiques, son actionlocale et à la chambre. Sa personnalité fascine : son éloquance, sa simplicité d'allure, sa chaleur communicative, son intégrité morale, sa présence auprès des ouvriers, encourage le peuple et lui donne espoir. Mais son engagement déchaîne également des controverses; réactionnaires, conservateurs, cléricaux voient en lui une menace contre l'ordre, la propriété, l'Eglise.
La violence contre Jaurès, suscitée essentiellement par la presse "nationaliste", aboutit à son assassinat le 31 juillet 1914, au café du Croissant à Paris, par le nationaliste Raoul Villain. La mort brutale de cet apôtre de la paix, a lieu trois jours avant la déclaration de la guerre de l'Allemagne à la France. La dépouille de Jaurès est inhumée au cimetière d'Albi, puis est transférée au Panthéon en 1924.


Le souvenir de Jaurès reste très présent en France et dans le monde. Sa personnalité généreuse, tolérante, passionnément dévouée à l'Humanité a fait de lui un homme politique hors du commun. Castres, Albi, Carmaux, qui ont tout particulièrement concerné la vie de Jaurès, accordent une large place à sa mémoire.

 

Jusqu'en 2014-2015, le lycée professionnel portait le nom de Michel AUCOUTURIER.

  Michel AUCOUTURIER

Né en 1863 à Montluçon (département de l'Allier), il est embauché par Rességuier, patron de choc de la verrerie Sainte-Clotilde à Carmaux. Ardent syndicaliste et anticlérical, il fonde le syndicat des verriers, préside le comité de grève de 1895, s'engage dans la lutte avec les mineurs, et s'affirme militant du groupe socialiste. Il se montre réticent devant l'appel à Jaurès en 1893, mais en devient bientôt l'un des plus fermes soutiens. Il est élu conseiller municipal sur la liste de Jean-Baptiste Calvignac en 1892 et est l'un des fondateurs de la Verrerie Ouvrière d'Albi. Il disparait en 1916. Son épouse, Félicie Denizot, se montre également active militante. Leur fille, Michèle, grandit dans une famille imprégnée des traditions du mouvement ouvrier. On y croise des partisans, des responsables syndicaux, ou bien des avocats, défenseurs des militants, tel Vincent Auriol (16° Président de la République Française), que Michèle épouse en 1912.

 

Source : http://www.carmaux.fr/